Pathologie fréquente mais pourtant sous-diagnostiquée, l’apnée du sommeil toucherait une personne sur dix en France, et un tiers des personnes âgées. Ces interruptions de la respiration nocturnes sont responsables d’une détérioration de la qualité de vie sur le long terme, ce qui est particulièrement préoccupant pour nos aînés. Fatigue, irritabilité, risques de santé guettent les personnes touchée, qui ne savent souvent même pas qu’elles sont concernées. Voici notre éclairage sur cet ennemi du sommeil et de la santé, à traiter au plus vite :
L’apnée du sommeil se caractérise par des arrêts involontaires de respiration de plus de 10 secondes survenant plus de 5 fois par heure de sommeil. La forme d’apnée du sommeil la plus courante est l’apnée obstructive, ou syndrome d'apnées-hypopnées obstructives du sommeil (SAOS).
Sur l’ensemble des personnes touchée par des apnées du sommeil, neuf sur dix souffrent d’apnées obstructives. Elles correspondent à des pauses de la respiration lors des phases de sommeil profond. Un relâchement musculaire au niveau du palais, de la langue et des amygdales a lieu, ce qui bloque le passage de l'air, de façon totale ou partielle (on parle dans ce cas d’hypopnée). Le corps s’épuise alors à forcer la respiration obstruée, et cet effort finit par provoquer le réveil du dormeur qui manque d’oxygène. Le sommeil d’une personne touchée par ce syndrome est donc fragmenté, ponctué d’arrêts respiratoires et de micro-réveils dont il n’a pas forcément conscience.
Il existe également des apnées dites positionnelles, de simples arrêts de respiration commandés par le cerveau, cette forme reste rare et est souvent accompagnée d’apnées obstructives.
Un homme âgé de plus de 65 ans, en surpoids (l’excès de graisse au niveau du cou favorise l’obstruction des voies respiratoires) aura plus de chance d’être touché par l’apnée du sommeil. Le sexe et l’âge sont effectivement des éléments déterminants : les hommes sont 2 à 3 fois plus concernés par ce syndrome que les femme, et la fréquence des apnées double voire triple au delà de 65 ans. Les seniors sont donc particulièrement touchés par ce problème.
Des anomalies au niveau des organes utiles à la respiration peuvent jouer un rôle : des malformations des voies respiratoires (trop étroites), des amygdales (trop grosses), du palais ou des mâchoires peuvent effectivement gêner le passage de l’air et favoriser l’obstruction de la respiration.
Il existe également un risque génétique : un membre d’une famille déjà touchée par le syndrome d’apnée du sommeil est concerné par un risque deux à quatre fois supérieur d’être lui même atteint de la maladie.
Certaines consommations conduisent au syndrome d’apnée du sommeil et l'aggravent :
Enfin, la présence d’autres pathologies peut également exposer les personnes touchées à un risque plus élevé d’apnée du sommeil : c’est par exemple le cas de l’asthme, ou du diabète de type 2, dont les malades souffrent d’une prévalence du SAOS pouvant atteindre les 20 %.
Sans cesse interrompue dans son sommeil, une personne âgée atteinte d’apnée du sommeil éprouve une grande fatigue pendant la journée. S’en suit des troubles de la concentration et une plus grande difficulté à réaliser ses activités quotidiennes. Des somnolences inattendues peuvent également apparaître, et multiplier les risques d’accidents domestiques, de chutes et de fractures auxquelles les seniors sont tout particulièrement vulnérables.
Forcé à travailler davantage lors des interruptions de la respiration pour compenser le manque d’oxygène, le coeur s’épuise et expose la personne touchée par les apnées nocturnes à un risque cardiaque plus important. D’autre part, les micro-réveils ponctuant le sommeil d’une personne malade ont tendance à augmenter la pression artérielle. À long terme, l’apnée du sommeil peut donc causer une hypertension grave, un accident vasculaire cérébral (AVC) ou un infarctus.
La qualité du sommeil a un impact direct sur les capacités cognitives, à tel point qu’une apnée du sommeil non-traitée serait fortement corrélée à la rapidité de l’avancement de la maladie d’Alzheimer. C’est en tout cas ce que défend une étude américaine, qui démontre qu’un SAOS non-soigné avance de 13 ans l’apparition des premiers signe de dégénérescence de la mémoire.
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Étant donnés les risques liés à cette pathologie, la diagnostiquer le plus tôt possible pour la traiter efficacement est primordial. Afin de lutter efficacement contre ce syndrome, il est donc essentiel de prêter attention à certains symptômes et ne pas hésiter à faire un dépistage.
Si le dormeur souffrant d’apnée du sommeil ne s'aperçoit pas toujours des troubles de son propre sommeil, son conjoint peut repérer certains signaux. Il pourra remarquer un sommeil particulièrement agité (réveils brutaux, transpiration, grincement des dents etc.) des arrêts de respirations prolongés durant le sommeil et des ronflements de plus en plus bruyants. Le ronflement n’est cependant pas toujours associé à un syndrome d’apnée du sommeil : ce sont deux problèmes indépendants, et seul un test vous permettra d’en avoir le coeur net.
Des maux de tête au réveil et une fatigue intense durant la journée, pouvant aller jusqu’à des somnolences soudaines et incontrôlées sont également de bons indicateurs du syndrome, et doivent inciter à consulter. Ces signaux s’accompagnent souvent d’une irritabilité accrue et des troubles de l’humeur en général.
Déterminer soi-même si l’on souffre bien d’apnée du sommeil est mission impossible. Pourtant, il est très simple d’établir un diagnostic fiable :
La Fédération Française de Cardiologie (FFC) met aujourd’hui à disposition un questionnaire en ligne, destiné à faciliter le dépistage de la maladie en prenant en compte les principaux signaux d’alarme. Il est basé sur l’échelle d’Epworth, un instrument fiable permettant d’évaluer le niveau de somnolence d’une personne durant la journée. Cet outil simple établit un pré-diagnostic de la pathologie, peut donc éveiller les soupçons et encourager à aborder le sujet avec son médecin, son cardiologue ou/et son pneumologue, dont les spécialités sont directement liées au syndrome d’apnée du sommeil.
Afin d’obtenir un diagnostic définitif, la personne concernée doit effectuer un test dans un centre du sommeil ou à domicile, après prescription de son médecin. Il s’agit d’un enregistrement du sommeil, ou polygraphie ventilatoire, qui analyse le sommeil en enregistrant et analysant plusieurs paramètres, destiné à juger de sa qualité et repérer les éventuels troubles. Se déplacer en laboratoire du sommeil est souvent très contraignant pour les seniors. Si les infrastructures des centres spécialisés sont nécessaires pour des examens d’enregistrement du sommeil assez poussés (polysomnographie), un enregistrement du sommeil à domicile est suffisant dans la plupart des cas pour effectuer un dépistage.
Cet examen repose sur l'installation de capteurs au niveau des doigts, du cou et de l’abdomen de la personne concernée. Ils vont permettre de mesurer :
À la suite de cette évaluation, le potentiel problème d’apnée du sommeil sera établi ou non.
Une fois diagnostiqué, le syndrome d’apnée du sommeil se soigne bien : il existe une variété de traitements pour lutter contre cette pathologie, parmi lesquelles le médecin spécialiste (le pneumologue, dans la plupart des cas) choisira la plus adaptée à son patient. Sa sélection se base sur différents paramètres, dont :
Le traitement de référence consiste en à porter un masque nasal pendant la nuit, destiné à permettre la respiration. Son principe est simple : le masque est relié un appareil qui envoie de l’air sous pression, qui ouvre les voies respiratoires. Si c’est une méthode efficace, elle est assez contraignante et encombrante, ce qui poussent beaucoup de personnes à abandonner cette méthode. Pourtant, cette méthode reste la plus efficace, tout particulièrement dans des cas d’apnées modérées à sévères.
Ce traitement consiste en un dispositif discret, constitué des barrettes ajustables reliant entre elles deux gouttières articulées, destinée à faciliter le passage de l’air au niveau du pharynx. Cet appareil sur-mesure se montre très efficace sur les apnées du sommeil légères à modérées, sans somnolences diurnes, et représente une bonne alternative pour les patients intolérants ou refusant le port du masque nasal à pression positive continue. Les OAM ne peuvent cependant pas être proposés aux personnes âgées souffrant douleurs au niveau de la mâchoire et à celles possédant moins de 6 dents par mâchoire.
Si elle peut s’avérer délicate chez certaines personnes âgées, l’opération permet de résoudre les problèmes d’apnée du sommeil. C’est tout particulièrement le cas lorsque le port du masque n’est pas possible, en retirant les éléments liés à l’obstruction des voies respiratoires. Elle est généralement effectuée sous anesthésie générale, lorsqu’il s’agit de retirer la luette, d’une partie du voile du palet ou les amygdales. Pour retendre certains tissus, l’opération au laser peut suffire, mais elle implique souvent des douleurs à la suite de l’intervention, et doit se renouveler afin de rester efficace.
Si le syndrome d’apnée du sommeil peut être lourd de conséquence, particulièrement pour les seniors, une fois diagnostiqué, il est très bien soigné ! Alors au moindre doute, n’hésitez pas à vous faire aider !
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